Mi-avril 2014, le président bolivien Evo Morales était à La Haye (Pays-Bas), où il a remis à la Cour internationale de Justice (CIJ) la demande de son pays en vue d'obtenir un accès souverain à l'océan Pacifique, un accès dont la Bolivie est privée depuis la fin du XIXème siècle.
Le
président Evo Morales avait souhaité que la Cour de justice
internationale de La Haye se prononce sur sa demande d'accès à la mer
avec « la même équité » que celle ayant motivé son arbitrage dans le différend entre le Chili et le Pérou.
Fin
janvier 2014, la Cour a résolu une importante question en suspens, en
reconnaissant au Pérou ses droits et en établissant une nouvelle
frontière maritime avec le Chili.
La CIJ mettait ainsi fin à une
dispute territoriale séculaire entre le Pérou et le Chili, avec l'attribution au Pérou d'une zone maritime riche en ressources piscicoles, qui se trouvait sous souveraineté chilienne depuis la guerre du Pacifique, appelée aussi « guerre du salpêtre » (1879-1884).
À
l'issue du conflit, les boliviens avaient perdu leur façade
océanique et l’accès au Pacifique au profit du Chili, causant un manque à
gagner considérable à la Bolivie, un des pays les plus pauvres
d'Amérique du Sud et aujourd’hui exportateur de matières premières.
Après de nombreuses tentatives de négociations infructueuses avec Santiago, La Paz avait déposé une plainte devant la CIJ pour tenter de récupérer son « retour à la mer », aspiration nationale inscrite dans la Constitution bolivienne et enjeu clé pour le président socialiste Evo Morales.
C’est la première fois qu’un président se rend personnellement devant cette instance internationale avec une requête concernant son pays. Et c’est le signe de l’importance de cette démarche pour la Bolivie et son président Evo Morales, résolus à obtenir par le droit international ce que la force et les intérêts étrangers ont arraché à son pays il y a 135 ans.
Malgré la réticence historique du Chili à négocier, l’équilibre locale et la stabilité dans une région en forte croissance, et les exigences supérieures de l’intégration latino-américaine passent nécessairement aujourd’hui par le règlement rapide et équitable de ce long différend, vieux de plus d’un siècle.