Lundi 4 mai dernier ont commencé les débats pour déterminer la compétence de la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ) pour traiter la demande d’accès à la mer de la Bolivie. Les audiences qui ont lieu jusqu’au vendredi 8 mai au Palais de la Paix, siège de la Cour à La Haye, portent uniquement sur l’exception préliminaire à la compétence de la Cour, question de procédure soulevée par le Chili.
À l’issue de la Guerre du Pacifique —ou « guerre du nitrate », qui opposa le Chili au Pérou et à la Bolivie entre 1879 et 1884—, la Bolivie a perdu aux mains des troupes chiliennes 120.000 kilomètres carrés de territoire et toute sa province littorale, soit 400 kilomètres de côtes. Diverses demandes de négociations entreprises depuis par la Bolivie ont trouvé toujours le refus des gouvernements chiliens. C’est pourquoi le Président Evo Morales avait introduit personnellement une requête auprès de la CIJ en avril 2013 pour contraindre le Chili à négocier.
En marge de ces négociations, la « Brigade Ramona Parra » (BRP), collectif de plasticiens proches du Parti communiste du Chili, et très célèbre depuis presque un demi siècle par ses peintures urbaines polychromes, a réalisé à La Haye une fresque symbolique en soutien à la demande de la Bolivie.
Fresque
murale exécutée par la « Brigade Ramona Parra » sur un espace urbain à La Haye. L’œuvre
représente un indien Mapuche qui tend un bateau en papier à un indien Aymara,
sur une mer partagée.
|
L’œuvre peinte aux Pays-Bas fait suite à la création d’une fresque au Chili, face au stade « Víctor Jara », et à l’exécution récente d’une fresque sur le même thème dans un couloir du Ministère des Affaires étrangères à La Paz, la capitale de la Bolivie.
Des responsables de la « Brigade Ramona Parra », qui ont travaillé à La Paz avec des peintres boliviens, ont déclaré à La Haye que leur soutien à la juste demande Bolivienne à la mer représente « l'unité et la solidarité entre les peuples du Chili et Bolivie ».
Ramona
Parra, jeune dirigeante communiste
chilienne,
tuée par la police avec cinq autres
travailleurs
lors d'une manifestation à la Place
Bulnes,
à Santiago, le 28 janvier 1946.
|
Plusieurs pays de l’Amérique latine soutiennent la demande de la Bolivie pour récupérer son accès à la mer, dont l’Uruguay et les 11 pays de l’Alba, l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique.
Des personnalités politiques indépendants et des intellectuels ont aussi manifesté leur appui à la requête de la Bolivie, parmi eux l'écrivain péruvien et prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, et Mme Rigoberta Menchú, prix Nobel de la Paix et ambassadrice de bonne volonté à l’Unesco, qui a fait le déplacement à La Haye pour témoigner de son soutien. Mme Rigoberta Menchú avait signalé que plusieurs Prix Nobel suivent très attentivement les processus à La Haye, dans l’exercice de leur responsabilité dans la nécessaire intégration Latino-américaine.