Vicente Atencio Cortéz, ancien Maire et député communiste à l’Assemblée nationale du Chili, tué par la police politique de Pinochet en 1976. |
Député au Parlement national pour la législature 1973 à 1977 —interrompue par le putsch militaire du 11 septembre 1973—, Vicente Atencio Cortéz était disparu depuis 1976, quand il a été capturé pendant les razzias massives lancées par la dictature militaire contre les militants de gauche.
La Cour a établi que le parlementaire et dirigeant communiste a été arrêté le 11 août 1976 par la police politique de Pinochet, qui l'a ensuite emmené à « Villa Grimaldi », un des principaux centres de détention et torture tenu par la DINA entre 1973 et 1978 dans l’est de Santiago. Il y a été vu par plusieurs prisonniers rescapés, et vers la fin août 1976 il a été transféré au quartier « Simón Bolívar », site d’extermination ultra secret où l’on a perdu sa trace.
Après de longues années de recherches, sa dépouille a été découverte par hasard le 21 mars 1990, lors d’une excavation minière effectuée dans une ancienne enceinte militaire à Peldehue, au nord de Santiago, dans des terrains qui ont appartenu à l'Armée jusqu'en 1980.
Avec lui, les corps de deux autres victimes ont été trouvés sur le même site : Alejandro Avalos, professeur et chercheur à l'Université catholique du Chili, arrêté le 20 novembre 1975, et Eduardo Cantero Prado, fonctionnaire au ministère du Logement, détenu le 23 juillet 1976. Ils étaient tous deux militants communistes disparus.
Les condamnés pour ce crime sont les agents de la DINA et ex-officiers de l’armée Pedro Espinoza Bravo, Carlos López Tapia, Rolf Wenderoth Pozo, Juan Morales Salgado et Ricardo Lawrence Mires, ancien officier de police. Responsable de plusieurs autres atrocités, Ricardo Lawrence Mires est fugitif de la justice depuis février 2016, car il ne s’est pas rendu à la convocation du juge pour être notifié d’une plainte collective pour tortures, déposée par 30 survivants de la « Villa Grimaldi ». Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui.
Vicente
Atencio Cortéz,
Maire de la ville d’Arica lors d’une cérémonie officielle
en 1968, dans la région du Nord du Chili.
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Sa détention et son subséquent assassinat s’inscrit dans la longue série d’opérations lancées dès la moitié des années 70 par la dictature contre le Parti communiste, visant à la capture des membres de sa direction, des cadres et dirigeants, et à l’annihilation de ses différentes structures partisanes et de liaison. Mis hors la loi et férocement persécutés depuis le coup d’état par les sbires de Pinochet, les communistes —qui avaient fait partie du gouvernement constitutionnel de Salvador Allende—, essayaient alors de survivre et de reconstituer leur parti dans la clandestinité.