Ricardo Palma Salamanca, jeune militant dans les années 80, issu d’une famille d’opposants persécutée par les appareils répressifs de la dictature militaire. |
Samedi 17 février, la justice française a mis en liberté provisoire et sous contrôle judiciaire M. Ricardo Palma Salamanca, ancien militant dans les rangs de la résistance à la dictature de Pinochet détenu en France le jeudi 15 février, suite au mandat d'arrêt international lancé par la justice chilienne.
L’ancien militant du FPMR —groupe paramilitaire proche du parti communiste qui a opposé une audacieuse résistance armée à la longue dictature chilienne—, avait été condamné par la justice chilienne et purgeait une peine de prison à vie pour le meurtre en 1991 de Jaime Guzmán, l’un des idéologues du régime de Pinochet et l’inspirateur de sa constitution croupionne.
Évadé spectaculairement en 1996 —il a été extrait en hélicoptère par ses camarades lors d’une opération sans précédents—, Ricardo Palma Salamanca était arrivé à Paris en juin 2017 avec sa compagne Silvia Brzovic Pérez, elle aussi ex-militante du FPMR et également mise en cause dans une enquête judiciaire au Chili. Il a été interpelé par Interpol et passé 48 heures aux arrêts, et ayant donné des garanties suffisantes au juge il a été mis en liberté provisoire sous contrôle judiciaire, en attente de l'audience qui doit décider sur son extradition vers le Chili.
L’arrestation et la mise en liberté de l'ancien résistant en France ont suscité des réactions de solidarité parmi les anciens opposants en exil, et des milliers de démocrates qui ont subi la persécution sous la dictature. En effet, les actions de résistance contre le régime illégitime du général Pinochet, contre ses sicaires et acolytes ont toujours éveillé la sympathie et plutôt la compréhension chez la plupart des chiliens.
En revanche, dans les milieux nostalgiques de la dictature, notamment la Droite politique et économique chilienne, héritière directe des longues années de Pinochet, la décision de la justice française a provoqué un profond malaise. Car c’est cette droite conservatrice, affairiste et ultra catholique qui a destiné des moyens et des hommes à la capture de Ricardo Palma, fugitif depuis plus de 20 ans.
L’Udi —l’Union démocrate indépendante, le parti de droite fondé par Jaime Guzmán en 1983, en pleine dictature—, en a fait un objectif politique majeur et un point d’honneur, et a exercé une pression permanente sur la justice pour accomplir ce but.
L'administration finissante de Mme Bachelet, qui a dépêché à Paris un fonctionnaire de la justice expressément chargé d’obtenir l’extradition de Ricardo Palma Salamanca, compte même sur l’intervention du ministre d’Affaires étrangères M. Heraldo Muñoz, qui doit bientôt se rendre à La Haye dans le cadre du conflit frontalier qui l’oppose à la Bolivie.
L’ancien militant du FPMR —groupe paramilitaire proche du parti communiste qui a opposé une audacieuse résistance armée à la longue dictature chilienne—, avait été condamné par la justice chilienne et purgeait une peine de prison à vie pour le meurtre en 1991 de Jaime Guzmán, l’un des idéologues du régime de Pinochet et l’inspirateur de sa constitution croupionne.
Évadé spectaculairement en 1996 —il a été extrait en hélicoptère par ses camarades lors d’une opération sans précédents—, Ricardo Palma Salamanca était arrivé à Paris en juin 2017 avec sa compagne Silvia Brzovic Pérez, elle aussi ex-militante du FPMR et également mise en cause dans une enquête judiciaire au Chili. Il a été interpelé par Interpol et passé 48 heures aux arrêts, et ayant donné des garanties suffisantes au juge il a été mis en liberté provisoire sous contrôle judiciaire, en attente de l'audience qui doit décider sur son extradition vers le Chili.
L’arrestation et la mise en liberté de l'ancien résistant en France ont suscité des réactions de solidarité parmi les anciens opposants en exil, et des milliers de démocrates qui ont subi la persécution sous la dictature. En effet, les actions de résistance contre le régime illégitime du général Pinochet, contre ses sicaires et acolytes ont toujours éveillé la sympathie et plutôt la compréhension chez la plupart des chiliens.
En revanche, dans les milieux nostalgiques de la dictature, notamment la Droite politique et économique chilienne, héritière directe des longues années de Pinochet, la décision de la justice française a provoqué un profond malaise. Car c’est cette droite conservatrice, affairiste et ultra catholique qui a destiné des moyens et des hommes à la capture de Ricardo Palma, fugitif depuis plus de 20 ans.
L’Udi —l’Union démocrate indépendante, le parti de droite fondé par Jaime Guzmán en 1983, en pleine dictature—, en a fait un objectif politique majeur et un point d’honneur, et a exercé une pression permanente sur la justice pour accomplir ce but.
L'administration finissante de Mme Bachelet, qui a dépêché à Paris un fonctionnaire de la justice expressément chargé d’obtenir l’extradition de Ricardo Palma Salamanca, compte même sur l’intervention du ministre d’Affaires étrangères M. Heraldo Muñoz, qui doit bientôt se rendre à La Haye dans le cadre du conflit frontalier qui l’oppose à la Bolivie.
Me Jean-Pierre Mignard, avocat proche de la
mouvance socialiste historique,
enseignant
et essayiste, avec une grande expérience dans des affaires inter-
nationales
et des Droits de l’homme.
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Une donnée majeure est la célérité, le déploiement de ressources et le zèle inusuel montré par le gouvernement chilien dans ce dossier, qui montre la forte volonté politique d’aboutir à l’extradition de l’ancien résistant. Une diligence qui ne s’est pas vue dans le traitement d’autres dossiers concernant des génocides en fuite, et les demandes d’extradition d’anciens criminels militaires convaincus d’atrocités pendant la dictature.
Me Jean-Pierre Mignard, l'avocat de l'ancien résistant, espère plaider l’invalidité de la décision et de l’ensemble de la procédure menée contre Ricardo Palma Salamanca en 1992.
En effet, à l’époque le général Pinochet était toujours à la tête de l'Armée chilienne et le pouvoir demeurait toujours entre les mains des militaires. C’est la période appelée au Chili « la transition ».
Une vaste impunité était alors accordée aux appareils répressifs, largement composés de criminels, les tribunaux et les procès étaient loin d’être impartiaux, des aveux étaient toujours arrachés sous la torture. La défense a demandé l’asile politique pour Ricardo Palma Salamanca, en raison du contexte politique et les conditions dans lesquelles a été prononcée sa sentence il y a 26 ans au Chili.