Grand Rassemblement contre le fascisme au Brésil. Place de
la Bataille de
Stalingrad, à Paris, le 20 octobre 2018. Photo : Dominique-Stoenesco.
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À l’appel des associations Autres Brésils, France
Amérique Latine, Les Amis du Mouvement Sans Terre, Femmes Unies Contre
Bolsonaro et la Ligue des droits de l'Homme, un grand rassemblement
antifasciste a été réalisé à Paris le 20 octobre dernier. Alors que le candidat
d’extrême droite Jair Bolsonaro —ancien militaire, provocateur et nettement
profasciste—, est aux portes du pouvoir au Brésil, cette mobilisation fait
partie des nombreuses initiatives de solidarité qui émergent en France et en Europe
en soutien d'un front pour la Démocratie, et pour signaler que l’extrême droite
n’est pas une fatalité, ni au Brésil ni ailleurs.
Soutenue par un très vaste réseau d’organisations
syndicales, des associations écologistes et de défense des peuples autochtones,
des activistes de la lutte des femmes et des travailleurs, des mouvements
sociaux et paysans, ainsi que des partis de la gauche française et européenne,
cette manifestation constitue une large et dense plateforme citoyenne qui se
dresse spontanément face à la menace contre la démocratie au Brésil. Ce
rassemblement —qui a réunit plusieurs milliers de personnes— s’inscrit aussi
dans une chaîne de manifestations et mobilisations diverses, simultanées,
effectués dans le même but au Brésil et un peu partout autour du monde.
Car le risque de voir revenir l’extrême droite au pouvoir
est réel au Brésil, seulement 33 ans après la fin de la dictature militaire
dans le pays. Le candidat pro fasciste Jair Bolsonaro a frôlé les 50 millions
de voix, soit 46,03 % des électeurs, et a été quasiment porté au pouvoir dès le
premier tour. Ce même dimanche son Parti social libéral (PSL) a obtenu 52
sièges de députés, alors que lors du dernier mandat il n'en détenait qu'un
seul.
Ouvertement raciste et classiste, sexiste, misogyne et homophobe,
Bolsonaro est l'homme de tous les dangers : ses propos haineux et violents ont
déjà déchaîné une vague de violences sans précédent contre des populations
noires, contre des électeurs de gauche et des agressions contre des
homosexuels. Plusieurs dizaines de cas ont déjà été documentés au Brésil depuis
le premier tour du dimanche 07 octobre. Il prône en plus la légalisation du
port d’armes, dans un pays atteint d’une profonde injustice sociale, d’une
violence endémique et avec un énorme taux de morts de jeunes.
Son opposant Fernando Haddad, ex-maire de Sao Paulo, n'a
été propulsé candidat officiel du Parti des travailleurs (PT) que le 11
septembre dernier, en remplacement de Luiz Inacio da Silva Lula, alors grand
favori des sondages. Avocat et universitaire, Fernando Haddad n'a pas le
charisme de Lula, et il peine pour l’instant à former le front républicain qui
pourrait arracher le Brésil aux griffes de l’ultra droite agressive et
conquérante de Bolsonaro.