Víctor Jara, le jeune chanteur et
folkloriste chilien assassiné le 14 septembre 1973, fait sans doute partie des
disparus les plus célèbres des derniers décennies, et son œuvre, son image et
le rayonnement de sa création n’ont cessé de grandir et se répandre depuis sa
mort tragique à Santiago.
Víctor a été arrêté le 12
septembre 1973, au lendemain du coup d’État, lorsque les militaires ont
violemment investi son lieu de travail, l'Université Technique de l'État. Il a
été emmené avec d'autres détenus jusqu'au stade « Chili », converti par les
putschistes en camp de concentration.
Dans ce site il a été interrogé,
sauvagement frappé et torturé par les soldats pendant des jours, et le 16
septembre son corps a été trouvé au sud de Santiago, avec 5 autres victimes
jetées aux environs du cimetière métropolitain par la soldatesque. Le cadavre
de Víctor Jara avait 44 impactes de balle, et d’évidentes marques de coups et
supplices.
Comédien et directeur de théâtre,
folkloriste et musicien, enseignant à l’Université technique, Víctor Jara avait
trouvé dans la création musicale un efficace instrument de diffusion des
changements politiques en cours au Chili en 1973.
La fureur et la cruauté des
tueurs, les tourments et mutilations qu’ils lui ont infligés ont montré
clairement qu’ils ont voulu faire taire surtout son chant et sa musique, forts
et populaires instruments de transformation de la société, mais aussi détruire
avec lui ce qu’il représentait, son engagement dans le processus démocratique
de changement social.
L'histoire secrète de son martyre a été répandue oralement en pleine dictature militaire, et malgré la reconnaissance internationale de sa figure d’artiste et les hommages innombrables suite à son assassinat, obtenir justice a été pour ses proches un travail lourd et douloureux.
Un très long chemin judiciaire
s'est succédé depuis lors, et les parties civiles ont dû franchir les nombreux
obstacles mis par les militaires pour empêcher que la vérité soit connue.
L'armée a occulté systématiquement les noms des officiers en charge des prisonniers du stade « Chili », et n'a jamais livré au tribunal l'identité du chef du site. Un des commandants en chef de l'armée, Juan Emilio Cheyre, a refusé de donner les noms des officiers impliqués au prétexte « qu'ils n'avaient pas de registre » du personnel de l’époque.
L'armée a occulté systématiquement les noms des officiers en charge des prisonniers du stade « Chili », et n'a jamais livré au tribunal l'identité du chef du site. Un des commandants en chef de l'armée, Juan Emilio Cheyre, a refusé de donner les noms des officiers impliqués au prétexte « qu'ils n'avaient pas de registre » du personnel de l’époque.
Sur les déclarations des témoins et quelques confrontations, on a pu identifier le commandant du stade « Chili » en septembre 1973, le colonel à la retraite Mario Manríquez Bravo. Très récemment, en juillet 2015 et suite aux longues enquêtes du juge spécial —qui déjà en 2012 avait inculpé quelques militaires—, des charges ont été dictées contre 10 officiers de l'armée à la retraite, pour leur responsabilité dans les délits de séquestration et les meurtres du chanteur Víctor Jara et du directeur de la Gendarmerie Litre Quiroga Carvajal.
Aujourd’hui la plupart de ses
bourreaux purgent des peines de prison —quoique symboliques— et l’ancien camp de concentration du
stade « Chili » a été rebaptisé stade « Víctor Jara ». Depuis 40 ans son nom a
transcendé toutes les frontières et un peu partout dans le monde, des stades,
des centres culturels, des rues et des parcs portent le nom du chanteur
assassiné.
Un nouvel astéroïde de notre système solaire —une planète mineure—, découverte le 22 septembre 1973 entre Mars et Jupiter par l'astrophysicien soviétique Nikolai Stepanovich s'appelle « 2644 Víctor Jara ».
En sa mémoire, des plaques commémoratives ont été installées dans plusieurs lieux publics du monde, et des monuments honorent aussi son image. Un voilier école allemand à l’usage des jeunes porte depuis 1989 le nom de Víctor Jara.
Une crique dans la région de la Patagonie australe du Chili a été baptisée aussi du nom du chanteur.
Ces hommages multiples et unanimes —des témoignages durablement inscrits au patrimoine local dans plusieurs latitudes—, signalent sans doute l’actualité de Víctor Jara et la portée universelle de son image. Ils marquent aussi l’immense échec historique des putschistes et des meurtriers, qui n'ont pas réussi par la barbarie à tuer la voix de l’artiste. Son chant brave et libre a pris racine dans des générations d’hommes et femmes et continue à retentir de par le monde.
Un nouvel astéroïde de notre système solaire —une planète mineure—, découverte le 22 septembre 1973 entre Mars et Jupiter par l'astrophysicien soviétique Nikolai Stepanovich s'appelle « 2644 Víctor Jara ».
En sa mémoire, des plaques commémoratives ont été installées dans plusieurs lieux publics du monde, et des monuments honorent aussi son image. Un voilier école allemand à l’usage des jeunes porte depuis 1989 le nom de Víctor Jara.
Monument à Víctor
Jara à la Müggelschlößchen
-Grundschule,rue Alfred-Rand, quartier Köpenick,
Berlin, Allemagne.
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Une crique dans la région de la Patagonie australe du Chili a été baptisée aussi du nom du chanteur.
Ces hommages multiples et unanimes —des témoignages durablement inscrits au patrimoine local dans plusieurs latitudes—, signalent sans doute l’actualité de Víctor Jara et la portée universelle de son image. Ils marquent aussi l’immense échec historique des putschistes et des meurtriers, qui n'ont pas réussi par la barbarie à tuer la voix de l’artiste. Son chant brave et libre a pris racine dans des générations d’hommes et femmes et continue à retentir de par le monde.