« Le
chef du MIR est mort » : la une de la presse chilienne informe
de
la mort de Miguel Enríquez dans une fusillade avec des forces
militaires.
Les
dernières nouvelles, Santiago, 6 octobre 1974.
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Rue Santa Fe...
« La rue existe, c’est à Santiago du Chili.
Là, les sbires de Pinochet ont cerné la maison basse qui
habitaient —quoiqu’il
vaudrait mieux dire où ils se réfugiaient—,
Carmen Castillo et son compagnon de vie et d'action politique, Miguel Enríquez,
principal dirigeant du M.I.R., sigle du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire, qui
avait soutenu et collaboré avec Salvador Allende et qui était maintenant l’objet
de la persécution du pouvoir militaire qu'avait trahi la démocratie et se
préparait à établir l'une des plus féroces dictatures que l'Amérique du Sud a
eu le malheur de connaître.
L’écrivain portugais José Saramago, Prix Nobel de Littérature 1998, militant communiste, disparu en 2010. |
Miguel Enríquez a été assassiné et Carmen Castillo, qui
était alors enceinte, a été gravement blessée. Beaucoup d'années après, Carmen se souvient et reconstitue
ces jours dans un documentaire d’une sincérité et d’un réalisme impressionnants.
[…]. Grâce au savoir faire et à la sensibilité de sa réalisatrice, le
documentaire est, au même temps, du cinéma de la plus haute qualité.
Malgré le temps ingrat, avec des intervalles de pluie et de
froid, le cinéma était plein. Carmen Castillo craignait que les deux heures et
demie de projection de son documentaire allaient finir par décourager les assistants,
mais il n'a pas été ainsi. Pas une seule des personnes présentes s'est levée
pour partir, et à la fin, captivés par la force des images et les témoignages bouleversants
des militants du M.I.R survivants de la dictature, les spectateurs ont applaudie
Carmen débout.
Nous, ceux de la Fondation, nous étions fiers du public.
Nous avions confiance, mais la réalité a excédé les
prévisions les plus optimistes. […].»
José Saramago
Lisbonne, Décembre 2008.
Lisbonne, Décembre 2008.