Víctor Jara en 1968 à Stratford-upon-Avon, Angleterre, pour la
célébration de
l’anniversaire
de Shakespeare. Photo : « An unfinished song », Joan Turner,
Ticknor
& Fields, New York, April 1984.
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L’ancien officier Pedro Barrientos Núñez sera jugé aux États-Unis pour
« tortures et l'exécution sommaire » du célèbre chanteur chilien
Víctor Jara, en 1973. Une cour du district d'Orlando, en Floride,
a accueilli la plainte déposée par Joan Jara et Amanda Jara —la
veuve et la fille du chanteur assassiné—, et a
décidé le 14 avril dernier de juger l'ex lieutenant de l’armée chilienne, qui
réside aux États-Unis depuis 1989.
« La famille Jara est un pas plus près d'avoir justice »,
a signalé le CJA, l’ONG qui avait déposé la plainte en 2013 aux cotés de la
famille de l’artiste assassiné.
Le Center for Justice and Accountability (CJA),
l'une des parties civiles du dossier, a applaudi la décision du tribunal, mais elle
regrette aussi qu’il n’ait pas retenu les charges pour « crimes contre
l'humanité ». Le tribunal a exclu, en effet, des poursuites pour « crimes
contre l'humanité » contre Pedro Barrientos.
Pour Me Almudena Bernabeu, avocate
plaignante du CJA, « le meurtre de Víctor Jara et les milliers de crimes
commis sous le régime de Pinochet devraient être appelés par leur nom : crimes
contre l'humanité ».
Barrientos, officier de l'armée chilienne à la retraite et citoyen
américain, avait demandé en mars dernier le rejet de la plainte car elle était
pour lui « hors juridiction » :
Pedro Barrientos Núñez, ancien lieutenant
de l’armée chilienne, un des assassins de
Víctor Jara le 16 septembre 1973.
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Établi à Deltona, résidant légalement au nord de Floride
depuis 1989, l’ex militaire est accusé aux États-Unis de « tortures et meurtre »
de Víctor Jara durant l’« arrestation massive de milliers d'intellectuels et
de leaders politiques ». En 2012, le gouvernement chilien avait sollicité l'extradition
de Pedro Barrientos aux États-Unis, et le Programme des Droits de l'homme du ministère
de l'Intérieur s'était constitué partie civile du dossier.
Víctor Jara a été assassiné cinq jours après le coup
militaire du 11 septembre 1973, après plusieurs jours de tortures au stade « Chili »,
à Santiago, site où il était détenu avec des centaines de partisans du gouvernement
déchu de Salvador Allende (1970-1973).