mardi 19 mai 2015

Le film sur Salvador Allende au Festival de Cannes 2015

« Allende mi abuelo Allende », le seul long métrage chilien sélectionné pour participer au Festival de Cannes, est présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, du 13 au 24 mai 2015.

Petite fille de Salvador Allende, Marcia souhaite rompre le silence entretenu autour du passé tragique de sa famille. 35 ans après le coup d'État qui a renversé son grand-père, Salvador Allende, premier président socialiste élu démocratiquement, elle a estimé qu'il était temps de retrouver les souvenirs familiaux, les images de leur vie quotidienne qui leur a été arrachée. Un passé intime qui lui est inconnu, enterré sous la transcendance politique d’Allende, l’exil et la douleur familiale. Après plusieurs décennies de non-dit, Marcia essaie de dresser un portrait honnête, sans grandiloquence, prenant en compte la complexité de pertes irréparables et le rôle de mémoire sur trois générations d'une famille blessée.

Marcia Tambutti Allende est Chilo-Mexicaine, et elle a étudié la biologie à l’Université nationale du Mexique (UNAM). Après un master en science au Collège Imperial du Museum d’histoire naturelle de Londres, elle travaille sur la biodiversité et la communication des questions scientifiques.

Depuis 2007, Marcia vit au Chili où elle collabore avec la Fondation Salvador Allende  —en tant que coproductrice de l'application pour Ipad : Allende, voices 40 yearsafter the coup d’État—, et avec l'Institut de l'écologie et de la biodiversité. Ce film documentaire sur son grand père est son premier film, présent à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes.


jeudi 7 mai 2015

La Haye : Brigade Ramona Parra peint une fresque murale pour l’accès de la Bolivie à la mer


Le Palais de la Paix et la justice, siège de la Cour internationale de justice à La Haye. Un tribunal international de 15 juges élus, assisté de nombreux experts qui statue sur les différends interétatiques. Photo CIJ

Lundi 4 mai dernier ont commencé les débats pour déterminer la compétence de la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ) pour traiter la demande d’accès à la mer de la Bolivie. Les audiences qui ont lieu jusqu’au vendredi 8 mai au Palais de la Paix, siège de la Cour à La Haye, portent uniquement sur l’exception préliminaire à la compétence de la Cour, question de procédure soulevée par le Chili.

À l’issue de la Guerre du Pacifique —ou « guerre du nitrate », qui opposa le Chili au Pérou et à la Bolivie entre 1879 et 1884—, la Bolivie a perdu aux mains des troupes chiliennes 120.000 kilomètres carrés de territoire et toute sa province littorale, soit 400 kilomètres de côtes. Diverses demandes de négociations entreprises depuis par la Bolivie ont trouvé toujours le refus des gouvernements chiliens. C’est pourquoi le Président Evo Morales avait introduit personnellement une requête auprès de la CIJ en avril 2013 pour contraindre le Chili à négocier. 

En marge de ces négociations, la « Brigade Ramona Parra » (BRP), collectif de plasticiens proches du Parti communiste du Chili, et très célèbre depuis presque un demi siècle par ses peintures urbaines polychromes, a réalisé à La Haye une fresque symbolique en soutien à la demande de la Bolivie.

Fresque murale exécutée par la « Brigade Ramona Parra » sur un espace urbain à La Haye. L’œuvre représente un indien Mapuche qui tend un bateau en papier à un indien Aymara, sur une mer partagée.

L’œuvre peinte aux Pays-Bas fait suite à la création d’une fresque au Chili, face au stade « Víctor Jara », et à l’exécution récente d’une fresque sur le même thème dans un couloir du Ministère des Affaires étrangères à La Paz, la capitale de la Bolivie.

Des responsables de la « Brigade Ramona Parra », qui ont travaillé à La Paz avec des peintres boliviens, ont déclaré à La Haye que leur soutien à la juste demande Bolivienne à la mer représente « l'unité et la solidarité entre les peuples du Chili et Bolivie ».

Ramona Parra, jeune dirigeante communiste
chilienne, tuée par la police avec cinq autres
travailleurs lors d'une manifestation à la Place
Bulnes, à Santiago, le 28 janvier 1946.
La « BRP », brigade muraliste très aimée au Chili pour son engagement dans les combats contre l’injustice et pour les libertés politiques, porte le nom de Ramona Parra, une militante de la jeunesse communiste chilienne assassinée lors d'une manifestation à Santiago le 28 janvier 1946.

Plusieurs pays de l’Amérique latine soutiennent la demande de la Bolivie pour récupérer son accès à la mer, dont l’Uruguay et les 11 pays de l’Alba, l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique.

Des personnalités politiques indépendants et des intellectuels ont aussi manifesté leur appui à la requête de la Bolivie, parmi eux l'écrivain péruvien et prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, et Mme Rigoberta Menchú, prix Nobel de la Paix et ambassadrice de bonne volonté à l’Unesco, qui a fait le déplacement à La Haye pour témoigner de son soutien. Mme Rigoberta Menchú avait signalé que plusieurs Prix Nobel suivent très attentivement les processus à La Haye, dans l’exercice  de leur responsabilité dans la nécessaire intégration Latino-américaine.

Michelle Bachelet demande la démission de son gouvernement

Affaiblie par la chute de sa popularité, décrédibilisée et acculée à réagir depuis que le scandale a éclaté, la présidente chilienne Michelle Bachelet dissout son gouvernement et essaie de reprendre l’initiative politique par une mesure inattendue.

La présidente du Chili, Michelle Bachelet, a annoncé mercredi 6 mai au soir qu’elle avait demandé à l’ensemble de son gouvernement de démissionner et qu’elle annoncerait prochainement la composition du nouveau gouvernement.
« Je vais prendre soixante-douze heures pour savoir qui reste et qui part », a déclaré Mme Bachelet lors d’une interview accordée au journal d’informations de la chaîne de télévision Canal 13.

Michelle Bachelet danse la « cueca », la danse traditionnelle
chilienne, avec son fils aîné Sebastián Dávalos lors de la fête
nationale du Chili au parc O’higgins, le 18 septembre 2014.
Photo Agence Uno.

La cote de popularité de Mme Bachelet est au plus bas, avec 31 % d’opinions favorables, en partie en raison de scandales de corruption sans précédent.

Le fils aîné de Mme Bachelet, Sebastián Dávalos, 36 ans, est accusé de trafic d’influence. Il avait participé en 2013 à une réunion de son épouse, Natalia Compagnon, avec un haut fonctionnaire de la Banque du Chili, afin de solliciter, en pleine campagne électorale, un prêt de 10 millions de dollars (9 millions d’euros) pour des investissements immobiliers qui auraient rapporté au couple 4 millions de dollars de bénéfice.
Le crédit a été accordé à Natalia Compagnon au lendemain de l’élection de sa belle-mère à la présidence de la République.

À cela s’ajoutent d’autres scandales de fraude fiscale et de financement illicite de campagnes électorales. De puissants entrepreneurs sont impliqués dans ces affaires, qui éclaboussent surtout l’Union démocrate indépendante (UDI, droite). Son président, Ernesto Silva, a démissionné le 12 mars dernier.