samedi 26 novembre 2016

Fidel Castro, inspirateur de la Révolution cubaine et leader de la résistance à l'empire nord américain est mort


Fidel Castro Ruz, avocat et chef guérillero, leader charismatique de la Révolution
cubaine en 1959 et depuis icône incontestable des mouvements d’indépendance
de toute la planète s'est éteint à La Havane. Il a gardé les acquis de la Révolution
et la dignité de Cuba, cernée par un demi siècle d'embargo, et il a échappé à
plusieurs tentatives d'assassinat fomentées par les appareils secrets étasuniens.

Fidel Castro, le père de la Révolution cubaine, qui a tenu son île d'une main de fer et défié la superpuissance américaine pendant plus d'un demi-siècle avant de céder le pouvoir à son frère Raúl, est mort à l'âge de 90 ans.
« Le commandant en chef de la Révolution cubaine est décédé à 22h29 le vendredi 25 novembre » (03h29 GMT samedi), a annoncé Raúl Castro en lisant une déclaration sur l'antenne de la télévision nationale.


Le président cubain n'a pas révélé les causes du décès, mais a précisé que conformément à la volonté exprimée par Fidel, sa dépouille a été incinérée dans les premières heures du samedi 26 novembre.


Une période de neuf jours de deuil national sera observé dans toute l'île de Cuba, où le leader Fidel Castro est quasiment vénéré par l'immense majorité de la population. Des nombreux chefs d'état de l'Amérique latine et du monde entier ont transmis des messages de condoléances et d'amitié au peuple cubain.


Les exilés cubains installés à Miami, opposants historiques à la Révolution et complices de toutes les cabales organisées contre Cuba par l'administration américaine, ont célébré dans la rue le départ du commandant.



lundi 19 septembre 2016

Chili, l’ardente mémoire des crimes de la dictature militaire



À 4 décennies de l’interminable chaîne des crimes commis par la longue dictature chilienne, les familles des milliers de victimes disparues —pour la plupart pas encore retrouvées—, gardent toujours l’espoir d’une justice pour leurs morts et d’une punition pour les criminels militaires.

Au moment où des assassins condamnés sont sur le point d’être libérés, en raison des vides de la jurisprudence chilienne en matière des crimes contre l’humanité mais surtout sous la pression du puissant lobby de la « famille militaire », les Collectifs des familles des Disparus et les proches des victimes rappellent que ces crimes de lèse humanité sont imprescriptibles, non amnistiables, et ne peuvent faire l’objet de mises en liberté sous parole.


mardi 30 août 2016

Chili : 30 août, la Journée internationale du Détenu disparu


Affiche de la Journée nationale du Détenu disparu. 30 août.
Ton souvenir est toujours là. Ce jour a été déclaré la « Journée
Internationale des Victimes de Disparitions Forcées » par
l'Assemblée générale des Nations unies le 21 décembre 2010.


Le Chili commémore ce 30 août la « Journée nationale du Détenu disparu », en mémoire des milliers de citoyens arrêtés par les appareils de sécurité de la longue dictature du général Pinochet, et qui ont ensuite disparu.

Ces hommes et femmes —surtout des jeunes et des très jeunes—, étaient des militants des partis de gauche, qui se sont retrouvés hors la loi et férocement traqués après le coup d’état du 11 septembre 1973.
Beaucoup d’entre eux ont rejoint les rangs de la résistance clandestine à la cruelle tyrannie militaire, et ont été enlevés par la police politique alors qu’ils travaillaient à la récupération des organisations du peuple.

Embastillés dans des cachots secrets pendant des semaines et des mois, ils ont tous été soumis aux plus barbares supplices, puis exécutés sans pitié. Leurs cadavres ont été ensevelis dans des charniers clandestins, lancés dans l’océan depuis des hélicoptères ou dynamités par les sicaires.

La dictature a prétendu occulter les faits, a nié l’existence de ces victimes et tenté d’effacer leurs noms. Et pourtant ils n’ont pu anéantir leur mémoire, ils sont présents aujourd’hui parmi les siens, leurs visages sont portés comme emblème de justice, leurs noms servent d’exemples aux jeunes générations.




jeudi 25 août 2016

Desiderio Arenas, un artiste multiple qui part beaucoup trop tôt


Desiderio Arenas, El Chere, un touche-à-tout aux talents divers, il a franchi avec ses créations l’espace de plusieurs générations et il part trop tôt.

Desiderio Arenas Charlín, parolier et artiste multiple, auteur de quelques unes des chansons les plus connues du célèbre groupe chilien « Quilapayún », est décédé mercredi 24 août à Santiago. Connu sous le nom de « Chere » Arenas, il a été biographe, romancier, dramaturge et scénariste, en plus d'un compositeur prolifique qui depuis 1968 a fait des chansons pour des nombreux interprètes. Il était aussi membre permanent du syndicat national d’artistes et créateurs.

Il a été l’auteur de plus de 80 œuvres musicales, chantées par des interprètes du milieu national —notamment Les anges noirs, Quilapayún et Patricio Manns—, et plusieurs autres solistes également très prisés. Comme plusieurs autres artistes et créateurs, il a été prisonnier politique pendant la longue dictature militaire de Pinochet, et il est parti en exil en France en 1975.
http://www.quilapayun.com/canciones/retrato.php
Le groupe chilien «Quilapayun». Photo site officiel.

A Paris, il a crée la musique pour diverses pièces du théâtre « Aleph », d'Oscar Castro. De cette période datent aussi ses travaux en collaboration avec d’autres artistes comme Patricio Wang, Eduardo Carrasco, José Seves, et avec Patricio Manns.

À son retour au Chili en 1987, sous l'influence du rock français des années 80, Desiderio Arenas a lancé « La bande du chacal » (1988). C’était la chanson populaire avec une âme de « rock urbain », avec beaucoup d’humour et des éléments des comics, à l'opposé de la chanson engagée de ses débuts, mais qui gardait les mêmes objectifs.

Il a été le biographe de Margot Loyola, la grande folkloriste chilienne qui a formé des générations d’artistes, et aussi de Luis Advis, compositeur et auteur d’une vaste œuvre musicale qui a changé le sort de la création musicale au Chili. Écrivain, Desiderio Arenas a donné deux romans et plusieurs pièces comme dramaturge, et il a été aussi co-auteur des scénarios de films.

Couverture Banda del Chacal,
EMI Odeon, Chili, 1988.
Très influencé para la génération beat, Arenas considérait l’écrivain Jack Kerouac une référence centrale, et parmi ses inspirations —hormis quelques créateurs chiliens—, il reconnaissait Bob Dylan, Bertolt Brecht, Norman Mailer, Pink Floyd, Queen, le Che Guevara, les murs de Paris en mai 68, Georges Brassens, Leonard Cohen et Renaud.

Comme il l’a déclaré plus d’une fois, « pour maîtriser son métier de compteur d'histoires il s'est servi de divers moyens », et il aura été un peu photographe, un peu musicien, un peu écrivain, un peu dessinateur et un peu chanteur. L’artiste laisse ses travaux, des propositions audacieuses à la frontière de plusieurs disciplines, une œuvre riche et peu connue, dont le volet musical est l’une des clefs d’accès.

Aujourd’hui dans le chagrin, ses proches témoignent à Desiderio Arenas une grande reconnaissance, pour la stature de son œuvre, qui reste parmi nous, et pour les généreuses valeurs communes qu’il a partagé avec ses amis et camarades.

Suite à une veillée réalisée mercredi 24 août, sa dépouille a été conduite au crématorium du cimetière Parc du Souvenir, à Santiago nord, pour être incinérée jeudi 25 août à 15h00.