lundi 8 juin 2015

Michelle Bachelet, la présidente du Chili à Paris

La présidente du Chili Michelle Bachelet arrive entourée d’agents de sécurité à l'exposition universelle de Milan « Expo Milano 2015 », pour visiter le pavillon du Chili, le 6 juin 2015. Photo Giuseppe Aresu - A.F.P.
La présidente chilienne Mme Michelle Bachelet était à Paris le 8 juin dernier, dans le cadre de sa tournée européenne qui l’a conduite en Italie, puis en France et qui s'est poursuivi en Belgique. Un entretien avec le président français M. François Hollande a eu lieu lundi 8 juin à 19 h. suivi de signatures d’accords commerciaux bilatéraux, et un diner officiel en l’honneur de Mme Michelle Bachelet a été donné à l’Elysée.

Le pape François reçoit au Vatican en audience privée la
présidente du Chili Mme Michelle Bachelet, le 5 juin 2015.
Photo Alberto Pizzoli, EFE – Pool.
En Italie, Mme Bachelet a visité l’exposition universelle de Milan, important événement où le Chili tenait un pavillon qui  présentait des produits nationaux et des entreprises autour de la sécurité alimentaire. Le 5 juin elle a aussi rencontré au Vatican le pape François, « une grande opportunité pour renforcer les liens entre les Chiliens et la sainte église catholique » pour le chef de la diplomatie chilienne, M. Heraldo Muñoz.

Au Chili, pays de tradition catholique où l’église garde une énorme influence et un œil sourcilleux sur l’évolution des mœurs, ce rapprochement est d’une grande importance. Le pape François devrait se rendre aussi au Chili en 2016, pour une visite de trois jours qui pourrait inclure la région de l’Araucanie, territoire en conflit entre le peuple originaire du sud du Chili, les Mapuche, et les compagnies forestières qui exploitent leurs terres ancestrales, polluent les rivières et dévastent les forêts. 

Pour les Affaires extérieures chiliennes, cette tournée visait à renforcer le dialogue et les relations politiques entre le Chili et l’Europe, mais surtout à relancer les négociations économiques et les échanges commerciaux. Ainsi, lors du passage à Paris de la présidente du Chili, le Medef —la puissante organisation des patrons d’industries et d’entreprises françaises—, organisait un forum d’affaires franco-chiliennes, en partenariat avec le Centre chilien des investissements étrangers.

Pour la présidente chilienne ce voyage était une parenthèse salutaire, car elle traversait à Santiago une séquence plutôt défavorable. Début mai, elle avait dû procéder à un remaniement ministériel, forcée par les soupçons de corruption pesant sur quelques ministres et notamment l’affaire de trafic d’influence qui a éclaboussé son propre fils et proche collaborateur.
En chute libre dans les sondages, critiquée par des mesures politiques impopulaires et des reformes économiques qui tendent à la privatisation des ressources, Mme Bachelet doit aussi faire face à la contestation des professeurs, descendus par milliers dans la rue pour rejeter un nouvel statut enseignant considéré injuste et nuisible.

À Paris, Mme Bachelet avait été informée que son nouveau secrétaire général de la Présidence, M.Jorge Insunza, était aussi soupçonné de conflits d'intérêt, pour des prestations de conseil à des entreprises minières privées alors qu’il était député et membre de la commission minière du Parlement.

M.Jorge Insunza, qui avait prêté serment le 11 mai dernier, a démissionné de son poste par téléphone le dimanche 7 juin. Il a été 28 jours au poste de secrétaire général de la Présidence, et il devenu un symbole évident de l’imbrication étroite et inéluctable entre l’administration et les puissants intérêts privés, détenus par les groupes financiers et les familles qui contrôlent l’économie du Chili.

Lors d’une cérémonie le 8 juin, Mme Bachelet a reçu les insignes de Docteur Honoris Causa par l’université Sorbonne nouvelle. En Belgique, elle a participé au sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté des États Latino- américains et de la Caraïbe (Celac) et de l’Union européenne à Bruxelles.