Luis Alberto Mansilla, journaliste et écrivain, ancien chroniqueur du journal communiste « El Siglo » et d’autres organes de la presse écrite chilienne s’est éteint à Santiago le 26 juillet dernier, à 86 ans.
Il a travaillé très jeune comme
ouvrier, puis il a intégré assez vite la presse de gauche chilienne.
Autodidacte, lecteur infatigable et mélomane passionné, amant des concerts, du ballet
et d'opéra, il a consacré sa vie à l’écriture.
Critique et commentateur, sous les pseudonymes de Martin
Ruiz, Simón Blanco ou Pastor Aucapán il a laissé une longue œuvre d’articles publiés
dans divers journaux du Chili. Comme pour plusieurs personnages des lettres et
de la vie publique chilienne durant les années 50 et 60, pour Luis Alberto
Mansilla le métier de journaliste était inséparable d'un très fort engagement
social, étroitement lié aux luttes syndicales des ouvriers et toujours à la défense
des travailleurs contre les puissants.
Admirateur fervent et précoce de Pablo Neruda —le grand
poète communiste, homme politique et diplomate, prix Nobel de littérature en
1971—, ses poèmes ont été pour lui l'une de ses références majeures.
En effet, l’œuvre poétique de Neruda, ses chants d'amour et de combat, de liberté et de justice, ont puissamment influé sur la vocation littéraire et l’engagement politique de Luis Alberto Mansilla.
Il allait devenir aussi un des amis du
poète, un de ses biographes puis membre de la « Fondation Neruda ».
En effet, l’œuvre poétique de Neruda, ses chants d'amour et de combat, de liberté et de justice, ont puissamment influé sur la vocation littéraire et l’engagement politique de Luis Alberto Mansilla.
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Couverture
revue « Araucaria » N° 13. Huile
« Personnages
opprimés », de Mario Toral.
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Suite au coup d’état militaire du 11 septembre 1973 et la féroce persécution lancée par la dictature contre la gauche et les communistes, Luis Alberto Mansilla a quitté le Chili en 1977 et il a vécu 12 ans en exil, notamment dans l’ancienne Rda.
Des diverses activités qu’il a exercées en exil, une des plus importantes a été celle de directeur du bulletin extérieur de la CUT (la Centrale unitaire des Travailleurs), outil fondamental pour la cohésion et la communication des milliers de travailleurs et syndicalistes, bannis par la dictature de Pinochet et répartis partout dans le monde.
Il a participé aussi à la gestation et au comité de rédaction de la revue « Araucaria », la plus prestigieuse publication produite à Paris et à Madrid par l’exil chilien, sous la direction de l'écrivain Volodia Teitelboim, ancien sénateur et dirigeant communiste, et dont le secrétaire de rédaction a été le professeur Carlos Orellana.
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Couverture
revue « Araucaria » N° 24. Fresque
du rempart
nord du fleuve Mapocho, photo de
Rudolf Leguin.
Editions Michay, Madrid, 1985.
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Luis Alberto Mansilla est retourné au Chili en 1989. Il a travaillé jusqu'à la fin de sa vie comme commentateur de cinéma à la revue « Punto Final », et il a été membre du conseil éditorial à la maison d'édition « Lom ». Il a écrit aussi quelques livres très remarquables, comme une biographie du plasticien José Venturelli, et une œuvre sur les derniers jours de Pablo Neruda, non traduits en français.
La dépouille de Luis Alberto Mansilla a été mise en
terre le 27 juillet dernier, au cimetière général de Santiago. Son œuvre
perdure dans ses textes, sa mémoire et son engagement restent parmi ses
camarades et proches du camp des progressistes.