Juan Emilio Cheyre, général à la retraite et ancien commandant en chef de l'armée chilienne a été interpellé jeudi 7 juillet pour sa responsabilité dans le meurtre de 15 personnes en octobre 1973, aux premiers jours de la dictature du général Pinochet (1973-90). L’ancien général, qui a commandé l'armée chilienne entre 2002 et 2006 après le rétablissement de la démocratie, était lieutenant à l'époque du coup d'État de 1973, sous les ordres du général Ariosto Lapóstol.
Cheyre est accusé de complicité dans le meurtre de 15 personnes commis le 16
octobre 1973 à La Serena, au nord du pays, dans le cadre de la « Caravane de la mort ». C'est le nom donné à l’unité
militaire qui sillonna le Chili en hélicoptère après le coup d'État du
général Pinochet, avec l’ordre d'exécuter sommairement près d’une centaine d'opposants.
Six autres anciens officiers sont
également inculpés dans le dossier du juge spécial qui enquête sur les crimes
et violations aux droits de l’homme commis sous la longue dictature de
Pinochet. Juan Emilio
Cheyre a été inculpé et mis en prison préventive dans le régiment de
Police militaire N°1 de Santiago.
L’ancien officier supérieur était jusqu’en 2013 président du Service électoral, poste qu’il avait dû quitter en raison de sa participation dans l’enlèvement d’un enfant suite au meurtre de ses parents en décembre 1973, un autre épisode de la cruelle répression déchaînée sur le Chili par sa propre armée.
Accusé d'avoir infligé personnellement
des tortures aux détenus civils, et d’avoir participé aux meurtres collectifs
des prisonniers politiques lors des razzias opérées par la « Caravane de la
mort », l’ex général et ancien numéro 1 de l’armée avait été confronté
pendant l’enquête à plusieurs victimes des tortures. En juin 2016, la chaîne de
télévision chilienne TVN avait diffusé des témoignages des rescapés de la vague de répression au nord du pays, signalant que Cheyre a bel et bien
participé aux massacres des militants de la gauche chilienne.