Les combattants du FPMR sont devenus des martyrs de la lutte contre la dictature chilienne, une des plus longues et cruelles tyrannies du siècle. |
Les 15 et 16 juin 1987, la dictature militaire d'Augusto Pinochet qui avait pris d’assaut le pouvoir au Chili en 1973 —conspuée de toute part et qui tenait en place par la violence et la terreur—, a lancé une brutale opération d’extermination contre ses opposants du Front patriotique Manuel Rodríguez, le FPMR. Cette action a été connue comme l’ « opération Albania », et aussi comme le « massacre de Corpus Christi ».
Pendant ces
deux jours la police politique de la dictature, la sinistre Centrale nationale
d’informations (C.N.I.), a abattu 12 membres du Front patriotique, des
jeunes combattants proches du Parti communiste chilien.
Ils sont été
tués, selon la version officielle, lors d’« affrontements avec les forces
de sécurité » à Santiago. Comme dans d’autres nombreux cas, il s’est avéré
par la suite que la plupart des victimes ont été arrêtées avant au quartier
central de la C.N.I. et soumises à torture avant d’être transportées ligotées et
blessées sur les sites d’exécution.
Le Front Patriotique Manuel Rodríguez a tenu tête à la dictature de Pinochet depuis le 14 décembre 1983. |
Les
affrontements ont été mis en scène par les sbires de la CNI, sous ordre du
général Hugo Salas Wenzel. La longue enquête qui a eu lieu au retour de la
démocratie a montré qu’il s’agissait d’exécutions massives, les 12 jeunes
résistants, hommes et femmes, ont été froidement et délibérément liquidés. C’était
une opération de représailles et la vengeance personnelle de Pinochet et de sa
police secrète contre le FPMR, qui avait raté en 1986 une tentative de tyrannicide
et réussi depuis 1983 plusieurs actions de propagande armée contre la dictature.