Les six auteures chiliennes présenteront leurs travaux à la Women Playwrights International Conference, la prochaine rencontre mondiale de femmes dramaturges qu'aura lieu en juillet 2015 en Afrique du Sud.
La rencontre, sorte de « jeux Olympiques de la dramaturgie mondiale », a lieu toutes les quatre années dans différentes parties du
monde.
Elle a été réalisée la dernière fois en Suède, et a été inaugurée à
Stockholm dans le site où sont remis chaque année les prix Nobel.
Pour 2015, ont été
sélectionnées avec d’autres créatrices du continent sud-américain, les chiliennes Andrea López (Noctámbulos), Carla Romero
(Oriente), María Carolina Quintana (Adentro), Daniela Molina (Cuervos),
Constanza Blanco (El Dolchevito) et Ximena Carrera (Medusa), pour présenter
des lectures dramatisées de leurs œuvres, jouées en anglais par
des comédiens sud-africains.
Sur un ensemble de 15 latino-américaines retenues, le groupe de chiliennes représente 40 %. De retour au Chili, les six auteures vont présenter des lectures publiques de leurs œuvres, intégralement ou en partie.
Avec les réalisatrices, les écrivains chiliennes Andrea Jeftanovic, Muriel Miranda et Patricia (Nona) Fernández assisteront aussi aux communications internationales de la 10ème WPIC, afin d'échanger des expériences avec leurs collègues des 5 continents.
Ce groupe de créatrices retenu pour aller au Cap constitue sans doute un échantillon très représentatif de la scène théâtrale Chilienne d’aujourd’hui : jeune, ouverte aux influences d’écoles diverses et désireuse de se mesurer avec ses homologues de toutes latitudes.
Le traitement du thème douloureux de la mémoire, le retour sur un passé très lourd et encore très présent dans la société chilienne, sont ainsi le fil conducteur et la toile de fond pour des personnages toujours en quête de réponses, blessés d'une lésion immense et secrète, qui expriment une énorme solitude et à la fois un malaise diffus envers autrui.
En mettant en scène un certain nombre de thèmes difficiles et parfois des noms sur les choses, ces œuvres participent -comme le cinéma et comme la littérature-, d’un long processus complexe et conflictuel, aux contours mal définis, qui est la rémission d’un pays durablement traumatisé par la longue dictature militaire.